Remains
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Remains

Forum RPG Post-Apocalyptique
 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -55%
Coffret d’outils – STANLEY – ...
Voir le deal
21.99 €

Partagez | 
 

 Quand le piège se referme.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Gabriel Wolves
R.O. Graphico-RP

R.O. Graphico-RP
Gabriel Wolves


Messages : 293


Feuille de personnage
Relations :

Quand le piège se referme. _
MessageSujet: Quand le piège se referme.   Quand le piège se referme. Icon_minitime1Lun 30 Aoû - 2:24

13h15, Dom' venait de partir avec le pick-up, direction place Peterhof, lieu de rendez-vous convenu.
Gabriel avait été agréablement surpris de voir la petite souris avec qui il venait de passer un accord prendre ses propres précautions, et profondément amusé de l'entendre affirmer avec presque un air de défi qu'elle n'aurait pas besoin d'eux. C'était ce qu'ils disaient tous, jusqu'au jour où quelque chose tournait mal et qu'ils faisaient jouer le bonus. Xchange avait été de ceux qui l'avaient ouvertement refusé également, et il devait s'en mordre les doigts à l'heure actuelle. Ils avaient reçu un avertissement de la part de leur fournisseur à Seattle, quelqu'un cherchait des informations à propos de la commande. Quelqu'un de Saint-Pétersbourg, mais ils n'avaient pas réussi à déterminer qui. Un point de plus pour la souris. Gab' ne s'en était pas soucié le moins du monde, il ne tentait aucun coup en traître, seuls ses ennemis et les cibles de leurs missions avaient la joie d'y goûter.

Dom' arriva sur place dix bonnes minutes avant l'heure dite, ayant pris soin de camoufler le symbole Wolves sur les flancs du pick-up et avait passé un vieux sweat-shirt informe et un pantalon par-dessus son armure. Assis sur le rebord de la plate-forme arrière, visière de sa casquette baissée sur ses yeux pour éviter qu'on le reconnaisse trop facilement, il fumait une cigarette en attendant son rendez-vous. Ils lui avaient garanti de la discrétion, elle en aurait. Tout du moins ne saurait-on pas du premier coup d'oeil pour qui elle travaillait ce jour-là. Mitraillette posée sur le genou, précaution plus qu'autre chose puisque la place était neutre, il ne bougeait que pour écarter sa cigarette de sa bouche de temps à autre.

De son côté, Gabriel était occupé à préparer tous les papiers dont il aurait besoin pour réceptionner la cargaison. Ce qui impliquait donc de les mélanger, de se tromper sur certains chiffres et identifiants, d'oublier de signer ici ou là, pour s'assurer que le fonctionnaire des douanes perdrait du temps à tout vérifier. Il allait certes passer pour un con, une vraie buse d'ailleurs, on pouvait le dire, mais s'en souciait comme d'une guigne, l'armée russe, bien que les Wolves travaillent régulièrement pour eux, n'avait rien d'amis aux yeux de Gabriel. Il avait beau avoir quitté les rangs de l'armée hongroise depuis huit ans maintenant, et ne pas être resté particulièrement resté attaché à leur cause depuis, le souvenir des Russes comme ennemi restait là, dans un coin de son esprit. Ajoutez à cela qu'il avait un mal de chien à ne pas grincer des dents lorsqu'on avait le malheur de lui vanter les bienfaits d'une organisation militaire nationale, ou tout du moins officielle, on pouvait facilement déduire que la balance ne peinerait pas à pencher du côté des ennemis si une raison valable se présentait. Et mieux valait que vos ennemis vous sous-estiment.

Dom', lui guettait discrètement. L'heure approchait et il espérait que la faussaire ne serait pas en retard, pas trop du moins. Non seulement cela aurait l'heur de foutre Gab' en rogne, mais il préférait avoir de la marge pour tout mettre au point avec la jeune femme. Il fallait qu'elle ai le temps de s'installer et de quoi régler les problèmes de dernière minute qui ne manqueraient pas d'arriver.
13h30, la silhouette terne, presque transparente de Kim se profila sur la place. Dom' écrasa sa cigarette, sauta du pick-up pour la rejoindre.

- Chauffeur à votre service, Mam'zelle, dit il tranquillement avec un vague sourire et l'esquisse d'un salut militaire.

Pile à l'heure, c'était une bonne chose. Ne restait qu'une chose à savoir.

- Vous avez besoin qu'on prenne du matériel en passant?

Sans être au garde à vous, il attendait, bien droit, arme à la main, mais sans rien de cette froideur menaçante dont son Lieutenant faisait presque perpétuellement preuve. Dom' n'était certes pas un modèle de chaleur et de caractère amical, mais sa discrétion mettait plus facilement à l'aise que la raideur de Gabriel.
Revenir en haut Aller en bas
Sawah Jensen
Classe C

Classe C
Sawah Jensen


Messages : 48


Feuille de personnage
Relations :

Quand le piège se referme. _
MessageSujet: Re: Quand le piège se referme.   Quand le piège se referme. Icon_minitime1Mar 31 Aoû - 19:52

C’était une chance d’avoir un petit métier au sein du gouvernement sans grande responsabilité, ça lui permettait de garder sa discrétion et de poser des congés de toute dernière minute. On ne lui avait même pas demandé des explications, visiblement on se fichait bien de le compter parmi l’équipe des programmeurs ou non. Pourtant son métier lui était devenu plus que nécessaire, lui garantissant un accès presque facile à différentes informations confidentielles et lui permettant parfois de faire main basse sur du matériel auquel il n’aurait pas eu droit sans passer par la contrebande, chose qu’il n’aimait pas faire trop régulièrement.
Sawah était simplement resté la première matinée à son bureau, mimant de finir son travail avant ses vacances alors qu’il programmait ce qui lui permettrait de retrouver l’un des bouts du fil qu’on lui avait montré.

Après s’être assuré que les renseignements lui ficheraient la paix pendant sa pseudo semaine de congés, il s’était rendu dans l’après-midi dans le local qu’il possédait parmi les taudis sous l’identité de Kim Volkov. Il était inutile qu’on se demande pourquoi Sawah allait passer sa semaine en dehors des quartiers de haute-sécurité, c’était le genre de truc qui éveillait vite les soupçons et qu’il fallait donc éviter de faire à tous prix. De plus il n’avait pas le temps de se préoccuper des ennuis que pourrait lui apporter le gouvernement, en maintenant moins de trois jours il fallait qu’il s’assure que la commande du SixthSense avait été bien faite et qu’on l’avait envoyée à Saint-Pétersbourg, en espérant que les Wolves ne s’étaient pas foutus de lui et qu’il n’allait pas avoir à se venger, se cacher, changer de couverture et tout recommencer à zéro en ayant en prime le risque permanant qu’ils engagent pas mal de gens un peu trop doués pour fouiner et donc capable de le retrouver. Mais ce n’était pas tout, il devait aussi fausser parfaitement la facture – un travail pas vraiment difficile comparé aux cartes ID qui étaient sans doute l’une des choses les plus délicates quand il s’agissait de les accréditer en classe A ou B – et surtout se préparer à s’introduire dans la plus parfaite illégalité dans le système informatique des douanes. Déjà que ce boulot-là nécessitait prudence et méticulosité, il devait prendre en compte le peu de temps qu’on lui avait accordé, parce que trois pauvres petites journées, même en comptant y passer des nuits blanches, c’était peu.

Après bon nombre de remaniement et de fausses alertes, son programme trouva dans la nuit du deuxième jour une commande en provenance de Saint-Pétersbourg. Il n’avait pas pu se cacher complètement et le fabricant avait sûrement reçu une alerte mais Sawah se fichait bien pour cette fois de laisser quelques traces du moment qu’il était certain qu’on ne détecterait pas son adresse IP et donc qu’on ne pourrait pas connaître son identité. Suivre le fil dans l’autre sens fut un jeu d’enfant et même s’il ne pourrait pas se renseigner sur la personne qui avait fait la commande, ni sur la raison qui l’avait poussé à lâcher les Wolves, avant d’avoir réintégré son travail dans les locaux du gouvernement ce n’était pas vraiment important, il lui restait encore le plus gros du travail à faire.
Heureusement la facture falsifiée était déjà faite et il n’avait plus qu’à terminer son repérage, se préparer parfaitement à ce qu’il allait faire et ce qu’il pourrait se passer et enfin bidouiller son matériel pour qu’il soit le plus performant et le plus protégé possible.
Il aurait pu se lancer maintenant dans le boulot qu’on lui avait proposé s’il avait fallu le faire mais plus il avait de temps pour se préparer, plus il avait de chances de réussite et pour un perfectionniste comme Sawah il fallait que ça frise au moins les 100% pour le satisfaire. Se planter sur ce contrat là n’était sûrement pas la meilleure des choses à faire non plus surtout en étant en plein dans le hangar des Wolves, entouré de ces si chers mercenaires surentrainés. S’il pouvait éviter de se prendre une balle dans la tête, il s’en porterait d’autant mieux.

Ce fut donc une Kim cernée et de fort mauvaise humeur qui arriva pile poil à l’heure après s’être assurée que le pick up qui attendait place Peterhof était bien celui de Dom’, l’homme censé venir la chercher. Elle ne réagit pas aux simagrées qu’il lui faisait, cherchant sans doute un compromis incongru entre l’imitation du chauffeur de taxi et du militaire. Est-ce que c’était une tentative de drague ? Elle ne fit pas de conclusion quant à ses faits et gestes, étant autant habituée aux avances qu’on lui faisait qu’au fait de ne jamais y répondre à moins que cela lui soit d’une quelconque utilité.
La jeune femme ne se préoccupait pas non plus de ce que pouvaient penser les potentiels dragueurs et compagnie, elle n’était pas là pour se faire des amis et déjà que sous son identité légale elle n’aimait pas trop alors là…

Kim avait tout mis de son côté pour être discrète, se faire oublier voire ne pas être vue et visiblement ça avait plutôt bien marché, peu de gens avaient levé les yeux sur son passage contrairement à d’habitude.

- La miniaturisation est à notre service, déclara-t-elle avec indifférence alors qu’elle montait dans le pick up, n’ayant guère de temps à perdre sur cette place ni l’envie de se faire repérer en charmante compagnie voire de se faire repérer tout court.

Dom’ démarra et elle regarda distraitement la route qu’il prenait, celle qu’il ne faudrait donc pas prendre pour le chemin du retour et même s’il était sans doute difficile de voir qui était à l’intérieur du véhicule, il valait mieux être le plus prudent possible.

- Vous sauriez m’aider en cas de problème tout à l’heure ? Demanda-t-elle d’une voix neutre.

Simple mesure de précaution, connaître toutes les cartes qu’elle avait en main pouvait lui être très utile et dans le pire des cas, si elle se faisait repérer il pourrait toujours détourner l’attention des informaticiens aux douanes le temps qu’elle fasse son boulot, enfin, s’il en était capable.
Revenir en haut Aller en bas
Gabriel Wolves
R.O. Graphico-RP

R.O. Graphico-RP
Gabriel Wolves


Messages : 293


Feuille de personnage
Relations :

Quand le piège se referme. _
MessageSujet: Re: Quand le piège se referme.   Quand le piège se referme. Icon_minitime1Mar 31 Aoû - 21:42

Dom' leva discrètement les yeux lorsque la faussaire lui répondit. Il avait une sainte horreur de ces petites pépettes qui prenaient tout ou presque pour une tentative de viol et Kim n'était pas loin d'être rangée dans cette catégorie avec ses réactions aussi raides que la justice. Enfin, pour sa décharge, il fallait reconnaître que Gabriel, avec cette manie bien à lui qu'il avait de vouloir réfrigérer ses interlocuteurs d'un regard ne devait pas aider à considérer les autres membres de la troupe comme des personnes tout simplement sympathiques.
Mais comme à son habitude, il n'en dit strictement rien. Peu porté sur les effusions de phrases et de commentaires, il considérait le silence comme la meilleure des solutions à à peu près tous les problèmes et petits obstacles du quotidien.
Il grimpa donc du côté conducteur et mit le contact. Ils feraient quelques détours de principe avant de rallier le hangar, c'était devenu une seconde nature chez Dom'. Les itinéraires étaient son boulot, sa spécialité, il passait le gros de son existence à prévoir plusieurs coups d'avance aux Wolves. De son point de vue, la faussaire tenait plus de la belette foutue de méchamment mordre si on l'attaquait trop directement que de la petite souris inoffensive. Et malgré tous les contacts plus ou moins proches dont il disposait à Saint-Pétersbourg et ailleurs, il avait été incapable de recueillir le moindre renseignement clair à propos de cette Kim là. Loin de considérer ça comme un échec, il en avait fait part à Gab' qui avait approuvé le choix, comme toujours.

- Vous sauriez m’aider en cas de problème tout à l’heure ?

- Si vous en demandez pas trop, oui. Ma spécialité, c'est les télécoms, pas le piratage.

Il n'ajouta pas qu'il avait prévu certaines éventualités et avait mis en place quelques portes de secours en cas de souci. L'informatique ne faisait pas tout loin de là. Un coup de fil au moment opportun pouvait parfaitement déconcentrer le bureaucrate chargé de surveiller le réseau à ce moment-là. Par exemple. Elle s'en rendrait bien compte s'il s'avérait nécessaire d'agir dans ce sens. Gab' et lui avaient passé une partie de la nuit à plancher sur une myriade de possibilités, essayant d'anticiper le plus de situations possible, de mettre au point plusieurs solutions à chaque problème imaginé et de se servir de tous les avantages qu'ils pouvaient avoir. Certains auraient trouvé ça exagéré, un surplus de travail inutile, mais son lieutenant fonctionnait ainsi et pour avoir vu certaines des circonstances les plus banales virer à la catastrophe en moins de deux, Dom' ne serait pas de ceux qui iraient à l'encontre de ses méthodes. C'était aussi ça qui faisait leur excellence, leur préparation. Et comme disait l'autre, au pire, ça leur servirait d'entraînement.

Un bon quart d'heure de silence total en dehors du bruit du moteur et des quelques cailloux qui ricochaient sur la carrosserie du pick-up et ils arrivèrent à la tanière. Dom' ralentit pour passer la porte qui s'ouvrait à leur arrivée. Pas de magie, pas de système électronique, simplement une sentinelle sur le toit qui avait prévenu de leur arrivée et un Cole qui faisait coulisser l'immense et lourde plaque de tôle aussi facilement qu'on ouvrait une serrure bien huilée.

A leur passage, Cole fit un signe de la main et lança son sempiternel "Salut Baby !" avant de refermer derrière eux. Pick-up garé, Dom' sauta à terre et se débarrassa de sa casquette pour retourner s'asseoir à son poste, devant les écrans. Cole retrouva son canapé et la zappette. Pas de signe de la sniper, toujours sur le toit, la plus solitaire des Wolves.

Gabriel ne leva la tête que quelques minutes plus tard, toujours occupé, à sa place habituelle, à remplir la paperasse, s'arrêtant de temps à autre pour compulser les listes établies avec Dom' pendant la nuit et s'assurer qu'il n'oubliait pas le moindre détail.

- Bonjour, fut tout ce qu'il dit, avant de se repencher sur son travail.

Dom' fit signe à Kim d'approcher, se levant pour aller lui chercher une chaise avant de reprendre son fauteuil à roulettes. Il allait observer, sans rien dire et sans particulièrement s'imposer, les préparatifs de la faussaire. Mélange de surveillance de ses actes et de curiosité, si on pouvait lui reconnaître une qualité, c'était bel et bien celle de ne pas faire peser lourdement sa présence.

Une heure plus tard, Gabriel rassembla ses papiers, se leva, et disparut pendant un moment dans son box, au fond du couloir formé par les séparations. Il en émergea une bonne demi-heure plus tard, sanglé dans son armure, fixant son revolver à sa hanche, sa mitraillette à canon court passée à l'épaule. Et c'était en le voyant ainsi équipé que l'on pouvait prendre toute la mesure du personnage. Grand, solidement bâti, il semblait bien plus fait pour porter ce genre de choses qu'un sweat et un pantalon. Loin de se donner des airs redoutables, il arborait toujours cette expression froide et impassible, bien plus potentiellement impressionnant. Cela émanait clairement de sa personne, il était fait pour ça, et lui-même le songeait sans peine, toute son existence, tout son passé lui semblaient n'avoir été qu'une introduction pour en arriver jusque là. S'il n'était pas croyant au sens où on l'entendait, cela ne faisait pourtant pas de lui un athée. Mais bien malin qui aurait pu l'amener sur ce genre de sujet. Cette certitude étrange en faisait partie.

- Cole, magne-toi, on décolle dans une demi-heure, dit-il en se penchant pour fermer les crochets de ses bottes.

Le grand black extirpa sa montagne de muscles du canapé et alla s'équiper. Pendant ce temps, Gabriel s'approcha du bureau. A peine un coup d'oeil pour les moniteurs, il ne s'intéressa pas à ce que faisait Kim. Il attrapa une radio qu'il passa à sa ceinture. Branchée dessus, une oreillette qu'il mit en place. Dom' tourna un bouton sur le récepteur posé d'un côté du bureau.

- Hum. Test, test.

La voix de Gabriel fut retransmise avec à peine un léger crachotement. Micro intégré dans le col de l'armure, toujours pratique. Dom' leva le pouce avec un sourire en coin. Il sortit un ordinateur portable de sous un tas de paperasse sans intérêt et l'alluma.

- Vas-y, Gab'.

Gabriel s'exécuta, effleurant une protubérance parmi d'autres au niveau de son épaule. Quelques clics, et une image apparu sur l'écran, à peu près la vue que l'on aurait si l'on pouvait se tenir sur l'épaule du lieutenant.

- Bon. Comme toujours, reste à espérer qu'il y aura pas besoin de tout ça. Il haussa la ton ensuite. Cole, bouge-toi, on y va.

Le boulet de canon apparut quelques instants plus tard, paré au départ. Il s'empara d'une oreillette avec un grand sourire pour Dom' et Kim et se dirigea vers le pick-up où il s'installa côté passager.Quelques minutes plus tard, les deux hommes quittaient le hangar sur un "Show must go on !" enthousiaste. De la part de Cole, bien évidement.
Revenir en haut Aller en bas
Sawah Jensen
Classe C

Classe C
Sawah Jensen


Messages : 48


Feuille de personnage
Relations :

Quand le piège se referme. _
MessageSujet: Re: Quand le piège se referme.   Quand le piège se referme. Icon_minitime1Lun 6 Sep - 22:05

Les routes qu’ils empruntaient avaient toutes cette note terne et grise dont Saint-Pétersbourg s’était revêtue depuis l’invasion, les choses autrefois avaient été autrement mais ça on n’en parlait plus vraiment, surtout pas elle, ses anciens compagnons auraient même pu préciser que son débit de paroles s’était divisé par deux après cette expérience traumatisante. Il y avait aussi un autre passé derrière tout ça, un passé qu’elle avait tu à jamais, préférant prôner la parfaite ignorance plutôt que de fouiller dans les miasmes infâmes de cette autre vie. Plus de questions.

Kim aurait pu préciser que sa question ne portait pas tant sur l’informatique que sur sa capacité à réagir rapidement, efficacement et surtout intelligemment dans une situation de crise. C’était des qualités qu’on avait essayé vaguement d’apprendre aux informaticiens au-dessus d’elle au travers de stages divers et variés quand le gouvernement russe ne s’était pas encore écroulé pour donner naissance à cette caricature risible qui se voulait être un semblant de régime démocratique. Même les américains avaient l’air de mieux se débrouiller.
Elle aurait pu le lui dire, lui préciser ce qu’elle avait entendu au travers de ses mots mais il n’y avait que des morceaux de phrases mal faites qui tournaient dans sa tête, rien de bien efficace pour elle qui n’aimait pas les longs discours. Elle ne faisait pas confiance à l’homme assis à côté d’elle comme elle ne comptait pas tant que ça sur l’aide qu’il pourrait lui apporter. Ils pouvaient lui planter un couteau dans le corps ou lui tirer une balle à bout portant, elle ne s’était pas franchement renseignée sur l’avenir de ceux qui avaient travaillé pour eux, elle n’avait pas peur. Ils n’avaient tous qu’une vie de chiens et pires que ces animaux-là, ils finiraient sans doute par s’entredévorer.

L’excitation avait fini par vaincre la fatigue accumulée et on aurait pu remarquer une lueur briller dans ses yeux si elle les avait plongé dans le regard d’un autre. Elle en avait fait du chemin pour arriver jusqu’à cet état de passivité, pour se satisfaire de la petite médiocrité qu’elle voulait bien s’offrir. Eux aussi s’étaient plongés dans une autre vie, ils avaient fait une croix sur des choses qui auraient dû leur être nécessaires, ils passaient leur temps à accomplir leur travail dans l’ombre, tout ça pour rien. Quelles pouvaient bien être leurs motivations ?
Saint-Pétersbourg est devenu un trou à rat, pensa-t-elle alors que l’homme appelé Dom’ était occupé à garer le pick up dans le hangar. Ici rien n’avait changé, mis à part quelques trucs déplacés par-ci par là, rien n’avait l’air de bouger réellement, seuls les Wolves donnaient un semblant de vie au bâtiment froid et lugubre.

La jeune femme descendit et offrit tout juste un hochement de tête en guise de salut aux deux hommes qui étaient déjà présent, on ne fit même pas trop attention à elle et c’était une bonne chose, elle avait besoin de calme et de tranquillité. Il n’y avait rien de pire que ces salles bruyantes où incapable de se concentrer assez pour ce qu’elle voulait faire il lui prenait l’envie soudaine et irrationnelle de jeter son ordinateur par la fenêtre à moins de s’en servir pour réduire en bouillie ces imbéciles trop bavards.
On voyait bien qu’ils savaient ce que ça voulait dire travailler et elle appréciait plus cette ambiance là que le climat amical que les autres aimaient voir régner.
Kim s’installa à la place qu’on voulut bien lui donner, ne trainant avec elle que les deux sacs en bandoulière qu’elle avait emportés. Elle profita du temps qu’on lui accordait pour installer son matériel, entre autre deux ordinateurs portables qui sans être à la toute dernière pointe de la technologie n’avaient pas non plus l’air de dater de l’antiquité. Le genre de matériel qu’on n’obtenait pas quand on se contentait d’être un gentil citoyen et qui demandait aussi une certaine aisance financière à moins bien sûr de trouver d’autres parades.

Le temps d’attente qu’il leur restait s’écoula en quelques manipulations mécaniques, paramétrages et vérification de la sécurité de ses ordinateurs et de son réseau. Théoriquement Kim n’avait pas besoin de deux ordinateurs, si tout se passait bien elle pourrait s’introduire sans problème dans le réseau des douanes, modifier ce qu’elle voulait et repartir ni vue ni connue, elle avait fait tout ce qu’il fallait pour ça, prenant même quelques risques au nom d’un des informaticiens qui se vantait un peu trop à son goût. S’ils repéraient la faille qu’elle exploiterait ils remonteraient peut-être jusqu’à lui, il se ferait virer et ça ne ferait de mal à personne dans l’équipe. Elle n’avait pas non plus l’utilité de tous les mots de passe et diverses sécurités qu’elle s’était amusée à mettre en place pour qu’on accède manuellement à son matériel, tout ce qu’il y avait dans les disques durs c’était la facture falsifiée et elle avait bien pris soin d’éliminer tout ce qui pourrait donner une piste de plus sur sa personnalité, son identité ou n’importe quoi d’autre. C’était juste qu’elle n’avait pas envie de faciliter la tâche à ceux qui voudraient fouiller dans ses affaires, tant pis si elle devait passer pour une paranoïaque.

Son attention fut détournée un instant de ses écrans alors que Gabriel réapparaissait armé jusqu’aux dents, comme si les trois pauvres mecs de la douane allaient trouver le courage de leur sauter dessus, c'est-à-dire de prendre le risque de finir en pâte à modeler entre les énormes paumes de la brute géante qui l’accompagnait. Il avait l’air affectueux, comme un bon chien de garde secouait la queue pour obtenir une caresse de son maître et de ceux qu’on lui montrait comme des amis.
Elle ferma les yeux pour se concentrer sur son objectif, elle ne devait pas être distraite et garder le calme parfait qui lui collait si bien à la peau et qui dans ce genre de situation était plutôt pratique. Les minutes s’écouleraient bien trop vite maintenant et tout en écoutant le pick-up s’éloigner d’eux elle songea qu’il n’était pas une bonne idée de s’en faire des ennemis, le mieux serait de ne plus jamais avoir affaire à eux mais bizarrement, elle avait comme un mauvais pressentiment.

- Je suis prête, murmura-t-elle à l’homme installé à ses côtés.

C’était une simple information, elle savait pertinemment qu’il n’était pas encore temps de passer à l’action, il n’avait plus qu’à lui dire quand agir et elle s’occuperait du reste.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




Quand le piège se referme. _
MessageSujet: Re: Quand le piège se referme.   Quand le piège se referme. Icon_minitime1

Revenir en haut Aller en bas
 

Quand le piège se referme.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Remains :: Saint Pétersbourg :: Hangars :: Niches des mercenaires :: Tanière des Wolves :: Grande salle-
Créer un forum | ©phpBB | Forum gratuit d'entraide | Signaler un abus | Forum gratuit